D’ici 2050, l’Europe veut devenir un continent totalement neutre en carbone. Un objectif qui demande des efforts colossaux, surtout de la part des grands consommateurs d’énergie, comme le secteur du transport. Les combustibles liquides pauvres en carbone se présentent dans ce cas comme une bonne alternative. Outre les biocombustibles les plus connus (HVO, EMAG et BtL), il existe également des combustibles synthétiques. Connaissez-vous les différentes sortes qui existent ? Et savez-vous dans quel contexte ils peuvent servir ?

Les combustibles liquides pauvres en carbone, de quoi s’agit-il ?

Les combustibles liquides pauvres en carbone regroupent deux types de combustibles : les biocombustibles et les variantes synthétiques. Il s’agit de combustibles alternatifs qui, à l’heure actuelle, n’ont pas encore acquis leurs lettres de noblesse. Les biocombustibles sont obtenus par la transformation de matières premières biologiques qui ont donc la particularité d’être disponibles en permanence, d’être inépuisables, d’être faciles à stocker et à transporter, et de ne contenir aucune matière carbone. La fédération Fuel Europe prévoit par ailleurs que les combustibles pauvres en carbone réduiront les gaz à effet de serre émis par les voitures personnelles de 87 % d’ici 2050. À l’heure actuelle, ces combustibles sont principalement utilisés dans les transports, mais à terme, ils pourront également servir de combustible pour le chauffage.

Quels combustibles synthétiques existent-ils ?

Les e-fuels

Comme ils sont neutres en carbone, les combustibles synthétiques, ou e-fuels, sont une excellente alternative pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils sont produits grâce au processus PtL (Power-to-Liquid), qui génère un combustible liquide synthétique par l’utilisation d’électricité, d’eau et de dioxyde de carbone puisés dans l’atmosphère ou dans d’autres sources. L’hydrogène est produit à partir d’électricité renouvelable sur la base du principe d’électrolyse. Les e-fuels sont enfin synthétisés grâce au procédé Fischer-Tropsch, qui fonctionne à l’aide d’un catalyseur.

Pour mieux comprendre ce processus, nous vous invitons à visionner cette vidéo.

L’impact des e-fuels sur la durabilité des transports peut être énorme. Ces combustibles peuvent en effet venir remplacer celui qui fait rouler les voitures et les camions sans que nous devions adapter ces véhicules. Don’t change the car, change the fuel! Et cela vaut également pour les chaudières : elles peuvent parfaitement fonctionner avec ces nouveaux combustibles et même gagner en rendement, sans avoir à passer par la case adaptations (et donc frais) ou alors moyennant des réglages mineurs.

Les combustibles plastiques, ou plastic-fuels

Il s’agit d’une autre catégorie de combustibles synthétiques. Comme le plastique met des centaines d’années à se désagréger, notre tas d’ordures plastiques ne fait que croître. Le plastic-fuel — un combustible obtenu à partir de déchets plastiques — offre une autre solution : par le biais d’hydrocraquage, le plastique est broyé jusqu’à devenir du diesel, de l’essence ou du kérosène. Ce processus permet ainsi de faire d’une pierre deux coups, car vous résolvez le problème des déchets et ralentissez par la même occasion l’extraction de combustibles fossiles avec un combustible aussi qualitatif que le diesel et aussi durable que le biodiesel. Par ailleurs, le rendement énergétique lors de la combustion est trois fois plus élevé que la combustion directe du plastique. Une autre bonne nouvelle est que les véhicules ne devront subir aucune modification pour pouvoir rouler avec ces plastic-fuels. Il s’agit donc d’une option prometteuse, mais qui n’est pas encore tout à fait au point : ce combustible reste encore cher et demande beaucoup d’énergie à produire.

Se chauffer avec les « combustibles du futur » ?

La majeure partie de la consommation énergétique du monde provient du chauffage des bâtiments. Rien qu’en Europe, vingt millions de familles se chauffent au mazout. Les combustibles synthétiques pauvres en carbone ou les combustibles du futur peuvent, outre les biocombustibles, présenter une alternative intéressante : ils vous apportent le même confort sans devoir changer d’installation de chauffage. Tels sont les conclusions de différents projets pilotes menés en Belgique et en Europe.

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